Clyde Brighton
Nombre de messages : 16 Age : 37 Date d'inscription : 02/12/2009
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| Sujet: CLYDE ▬ somewhere over the rainbow Jeu 3 Déc - 12:52 | |
| Chez les Brighton, on est juristes de père en fils : notaire, avocat, juge, chaque génération donne ou redonne de son prestige à ce nom encensé depuis plus d'un siècle et demi. Quand Clyde voit le jour, le 26 octobre 1983 à Bridgeport, éternel berceau de la famille Brighton, voilà qu'il se trouve destiné à suivre les pas de son père, Evan, juge de renom. Alors, quand le seul héritier mâle se prend de passion pour la photographie à en cesser tout net ses études pour en faire son métier, c'est l'apocalypse chez les Brighton. Finis les grands projets, l'immense réputation, le renom dans toute la région, un artiste-reporter ne signe que la fin d'un nom jusque-là respecté ; entre le père et le fils, la rupture est vite consommée, enterrant définitivement les projets d'Evan ainsi que son amour pour Clyde. Qu'à cela tienne à Brighton Jr, son tempérament jovial, dévoué et optimiste lui fait vite remplacer la déception d'un père par l'affection d'amis et collègues. Jusqu'à l'annonce tragique d'un cancer de stade avancé chez son géniteur...
IT'S MY LIFE. Brighton's Pride & Prejudices
« Tu es devenu pédé, c’est ça ? », « Papa ! », « Brillant, juge Brighton, fin et brillant. », « Clyde ! » Les deux hommes n’eurent pas le moindre regard pour la jeune fille qui, placée à mi chemin entre l’un et l’autre, cherchait à apaiser la tension douloureuse pesant chez les Brighton en cette soirée. Clyde et son père persistèrent à s’affronter silencieusement du regard plutôt que de chercher la moindre issue à un conflit perdu d’avance ; aussi buté l’un que l’autre, ils avaient conscience de perdre leur temps sans vouloir le reconnaître… sans doute au nom de l’amour qu’un fils doit éprouver pour son père, et inversement. De fait, ce ne fût pas la fin des hostilités. « J’ai seulement dit que je voulais être photographe. » Aurait-il insulté son père que cela n’aurait pas eu d’effet plus violent. Plutôt que de répondre, le juge se contenta d’avaler deux nouvelles gorgées d’alcool ; la manière dont il le dévisageait alors n’exprimait que mieux encore le mépris qu’il pouvait éprouver à cette heure ; aux yeux de Clyde, ce silence n’était que plus offensant encore que toutes les insultes, fondées ou erronées, du monde.
Tournant les talons dans un soupir, Clyde se sentit soudainement résigné à l’idée qu’il ne pourrait définitivement jamais faire admettre à son père qu’il existait un autre destin que celui de juriste pour les descendants Brighton. En vérité, il s’y était attendu et, curieusement, lui aurait-il dit qu’il était homosexuel que l’affaire serait nettement mieux passée. C’était le paradoxe Brighton’s Pride.
« Je ne t’ai jamais rien demandé pourtant. Ne pouvais-tu pas au moins resp… » L’effet fût plus violent que ce à quoi Evan s’était attendu, indubitablement. « Rien demandé ? RIEN demandé ? » A peine avait-il fait volte-face que Clyde avait donné l’impression de se jeter sur son père ; sans doute y serait-il parvenu s’il n’en avait pas été empêché. « Clyde ! » Soudainement conscient de la violence dont il venait de faire preuve qu’il se mit, pour la première fois depuis le début de cette conversation, à considérer la présence de sa jeune sœur, d’un an sa cadette. Son visage se radoucit immédiatement, non pas qu’il eut regretté de s’être emporté de la sorte envers son intolérant de père mais plutôt que, de fait, il s’était montré brusque envers elle. Et, quand elle fût certaine qu’il avait pris sur lui, elle le laissa passer ; alors, il n’eut même pas besoin de s’approcher davantage.
« Tu m’en as toujours trop demandé. Sois sportif, Clyde. Sois brillant, Clyde. Sois populaire, Clyde. Et, surtout, sois juriste, le meilleur d’entre tous, meilleur que moi, même, sois le plus beau, le plus intelligent, le plus parfait. Tu es trop indulgent. Tu es trop sévère. Tu es trop ceci, trop cela. Pas assez ceci, pas assez cela. Tu m’en as toujours trop demandé. Je ne suis pas toi… » La main de sa sœur était, d’instinct, venue prendre la sienne ; un sentiment de calme envahit le jeune Brighton. « Alors qu’à côté de ça, tu as une fille pour qui le droit est toute sa vie, brillante, belle, qui n’a jamais demandé qu’à être aimée de toi, de voir ne serait-ce qu’un peu de la fierté que tu éprouves pour toi-même à son égard… mais tu t’en fous. » Le regard de son père, loin de s’être adouci de compréhension, s’était endurci, comme un seigneur devant un outrage insupportable. « Un nom se transmet par les mâles, le prestige également, les femmes ne… » En sentant les doigts de sa sœur serrer un peu plus les siens jusqu’à en enfoncer ses ongles dans sa peau, Clyde la tira contre lui sans quitter son père des yeux. « Tu n’en serais pas là sans maman ! »
« Ne parle pas d’elle. », « Pourquoi ? », « Clyde… », « Non. Qu’il me dise pourquoi ? Pourquoi n’en parlons-nous jamais ? Hein, pourquoi ? Elle est morte après tout. Quel affront pourrais-tu encore lui faire subir ? » Sans crier gare, le père de Clyde s’était brusquement levé de son siège et, levant la main dans les airs, semblait prêt à le frapper au visage. Son fils, loin de se démonter, rehaussa un peu plus son visage afin d’être mieux à portée. « Vas-y. Ça ne t’a jamais arrêté, que je sache. » Un long moment, la menace demeura. Puis, finalement, Evan reconnut sa défaite et baissa la main. « Si ta pauvre mère voyait ce que tu es devenu… » Sans attendre, Clyde eut sa répartie. « Elle serait fière. » Haussant les épaules dans un ricanement froid, Evan alla reprendre place dans son fauteuil. « Tu es naïf, Clyde. J’attendrai donc que tu reviennes à la maison quand tu auras compris la leçon. » Réprimant un frisson de colère, le jeune Brighton fit un effort colossal pour reculer d’un pas sous la pression de sa cadette. « Tu peux me mettre à la porte, papa, mais puisque tu connais mieux que moi ce domaine… prépare les formulaires d’émancipation. Ce n’est pas toi qui me vire, c’est moi qui m’en vais. »
« Il t’en faut du temps pour enfiler une robe, Lee. Tu es sûre de t’y prendre dans le bon sens, au moins ? » Ricanant d’abord, Clyde se mit à rire ouvertement quand sa meilleure amie se mit à râler de l’autre côté du rideau, l’invectivant de se taire avant qu’elle ne le force à porter une robe lui aussi. Au bord des larmes, il se laissa tomber sur une chaise à côté de lui, réprimant au possible son hilarité tandis qu’elle sortait enfin. A dire vrai, il fût très vite ramené au plus grand sérieux du monde quand il posa les yeux sur elle. N’importe quel homme, lui plus encore, se serait arrêté un long moment sous cette seule vision ; et, euphémisme compris, Carlee lui apparaissait soudainement plus sublime encore que d’accoutumée. Preuve était faite puisque, en plus d’un rythme cardiaque accéléré, ses yeux la déshabillaient lentement bien malgré lui, depuis ses jambes élancées jusqu’à une gorgée dégagée à friser l’érotisme. Déglutissant, ce fût elle qui dut le ramener à la réalité. « Mes yeux sont plus haut, Brighton. » Secouant la tête, Clyde se mit à rire, un grain légèrement stupide là-dedans, en croisant son regard. « Oui, bien sûr. » Il lui offrit un sourire innocent auquel personne, elle encore moins, n’aurait cru.
Après quelques secondes à rire de lui en juste retour, elle tourna sur elle-même. Quand Clyde eut approuvé dix fois la silhouette que cette robe lui donnait, elle consentit à disparaître derrière le rideau pour se changer – et remettre une tenue plus décente au regard de Clyde. Croisant les bras, cela faisait bien cinq bonnes minutes qu’il fixait donc le vide, incertain, un sourire idiot au bord des lèvres, l’air aussi contenté qu’il semblait créatif d’impudeur.
Son téléphone le sortit de ses songes, vibrant contre son torse. Il glissa la main dans la poche intérieure de sa veste et décrocha sans même vérifier la provenance de l’appel ; pourtant, il reconnut immédiatement le souffle saccadé de sa sœur… comme toutes ces fois où, dans l’enfance, elle se mettait à pleurer sous l’indifférence de leur père et l’absence de leur mère. « Que se passe-t-il ? » Quelque part, Clyde se doutait déjà de la provenance d’un tel état. Pourtant, il préférait s’imaginer que, loin des soucis premiers de sa cadette, elle avait des ennuis auxquels il aimerait se mêler. « Dis-moi. » Cinq bonnes minutes s’étaient déjà écoulées, Clyde les laissant à sa sœur, conscient qu’elle nécessitait ce temps pour prendre sur elle. « Je… » Déglutissant, il inspira à sa sœur de prendre son temps.
Quand Carlee sortit enfin de la cabine, Clyde marchait de long en large, sa sœur déclarant un long monologue à l’autre bout du fil, entre plaintes et saccades. « …cancer. » S’arrêtant soudainement, le jeune Brighton mit un moment à assimiler un mot qui, en fait, précisait simplement tout ce que sa cadette venait de lui expliquer. Incapable de réagir, sa main libre sur la nuque, il lui assura qu’il arrivait sur le champ, qu’elle devait l’attendre et surtout se calmer. Il n’eut pas le courage de lui dire qu’elle ne devait pas s’inquiéter, que certains revenaient des cancers avec des soins et du soutien, qu’il fallait garder espoir et que… leur père ne méritait pas tant de peine pour le peu qu’il leur avait donné. Il raccrocha quand elle lui eut promis de l’attendre.
Enfin, il s’approcha de Carlee et déposa un baiser sur sa joue. « Je dois te laisser. » Il commençait à tourner les talons quand elle le retint par le poignet et le ramena vers elle. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » La regardant droit dans les yeux, Clyde la jaugea un moment. « Mon père… » …est atteint d’un cancer de phase terminale, va bientôt mourir, et la seule chose que je ressens est un extrême sentiment d’indifférence à cette idée, à la nuance d’une compassion persistante pour ma sœur ? Carlee insista du regard. « Mon père se conduit comme d'habitude avec ma soeur. Elle a besoin de moi. » Pour tout dire, il ne sut dire si elle croyait véritablement à ce léger mensonge par omission, mais la situation était si habituelle qui ne s’inquiéta pas outre mesure sur la question. Elle le laissa partir quand il lui eut promis qu’il l’appellerait un peu plus tard. « Promis. Et arrête d’enfiler des robes aussi aguicheuses… on sait que tu es sublime, Lee. » Le sourire qu’il lui arracha alors lui donna suffisamment de force pour la quitter et rejoindre, une nouvelle fois, le domicile familial.
ONLY YOU. Avatar jensen ackles Pseudo elliot Âge 23 ans
Dernière édition par Clyde Brighton le Jeu 3 Déc - 15:20, édité 1 fois | |
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